Si vous avez réalisé des travaux sans autorisation d'urbanisme ou sans respecter l'autorisation obtenue, il s'agit d'un  délit . La mairie ou des  tiers  peuvent vous poursuivre. Vous risquez des sanctions pénales, civiles et administratives tant que les  délais de prescription  ne sont pas terminés. Il existe 3 délais de prescriptions différents. Nous faisons le point sur la réglementation.
Le délai de  
prescription pénale  est la durée pendant laquelle vous pouvez être poursuivi devant le tribunal correctionnel en cas d'infraction aux règles d'urbanisme.Le délai de  
prescription civile  est la durée pendant laquelle la mairie ou un  tiers  peut saisir le tribunal judiciaire pour demander réparation d'un  préjudice  causé par votre construction.Le délai de 
 prescription administrative  est la durée pendant laquelle la mairie peut vous refuser une autorisation d'urbanisme pour des travaux sur un bâtiment existant. Le refus est fondé sur l'absence d'autorisation pour l'édifier ou le non respect de l'autorisation obtenue.
Quel est le délai de prescription pénale en urbanisme ?
Le 
 délai de prescription pénale est de 6 ans  à partir de la date d'achèvement des travaux. Passé ce délai de 6 ans, la mairie ne peut plus vous poursuivre devant le tribunal correctionnel.Pendant 6 ans, vous risquez une amende si vous avez réalisé des travaux sans autorisation ou sans respecter l'autorisation que vous avez obtenue. Selon le cas, elle est comprise entre  1 200 €  et  300 000 €  maximum. En cas de  récidive , en plus de l'amende, un emprisonnement de 6 mois peut être prononcé.
Quel est le délai de prescription civile en urbanisme ?
Le délai de prescription varie selon l'auteur du recours :
Le  délai de prescription civile de la mairie est de 10 ans  à compter de l'achèvement des travaux. Passé ce délai, la mairie ne peut plus engager de recours civil.La commune ou l' EPCI  peut saisir le tribunal judiciaire en vue de  faire ordonner la mise en conformité ou la démolition  de la construction.
Le  
délai de prescription civile des tiers est de 5 ans  à compter de l'achèvement des travaux. Passé ce délai, un tiers ne peut plus engager de recours civil.
Le tiers peut être un voisin, un syndicat de copropriété, l'acheteur d'une propriété voisine ou une association.
Si un tiers estime que ses intérêts sont lésés, il peut demander devant le juge judiciaire  
la démolition, la mise en conformité de la construction ou des dommages et intérêts .
Cela concerne les situations suivantes :
Violation d'un droit réel (empiètement sur le terrain du tiers, violation d'une  servitude  conventionnelle, non respect du  cahier des charges  d'un lotissement)Trouble anormal de voisinage, tel que la privation de vue ou d'ensoleillement
Violation d'une servitude d'urbanisme (non respect du  PLU ).
Pour demander la démolition de l'ouvrage devant le tribunal civil, le tiers doit d'abord avoir obtenu  
l'annulation de l'autorisation d'urbanisme par le tribunal administratif .
Quel est le délai de prescription administrative en urbanisme ?
Le délai de prescription administrative est de 
 10 ans ou il est imprescriptible .
Il est différent pour des travaux réalisés sur un bâtiment irrégulier (édifié sans autorisation ou non conforme à la réglementation) ou pour un bâtiment construit sans permis de construire :
Le  
délai de prescription administrative est de 10 ans  à compter de l'achèvement des travaux.
Pendant ce délai de 10 ans, la mairie peut refuser vos demandes d'autorisations d'urbanisme sur ce bâtiment au motif de l'irrégularité initiale.
Le délai est  
imprescriptible  pour une construction réalisée sans permis alors qu'il était nécessaire. La construction n'a pas d'existence légale administrative tant que la situation n'est pas régularisée administrativement.Aussi, si vous envisagez d'effectuer des travaux sur votre construction édifiée sans permis de construire, vous devez  
demander une autorisation pour l'ensemble du bâtiment , à la fois pour régulariser l'existant et pour réaliser votre nouveau projet.L'autorisation d'urbanisme est accordée si l'ensemble de la construction est conforme aux règles du  PLU  en vigueur.
Pour les constructions anciennes (pour lesquelles aucune action pénale ou civile n'est plus possible), l'administration peut toutefois autoriser les travaux nécessaires à la préservation de la construction, comme la consolidation d'un mur menaçant de s'effondrer.
Si votre construction n'a pas d'existence légale administrative, elle est tout de même soumise au règlement de la taxe foncière.
À savoir
Vous pouvez demander à tout moment la régularisation de vos travaux réalisés sans autorisation. La mairie vérifie alors la conformité de vos travaux par rapport aux règles d'urbanisme en vigueur. Elle peut selon les cas, prendre les décisions suivantes :
Régulariser votre construction
Demander la réalisation de certains travaux pour mettre en conformité votre construction avec les règles d'urbanisme
Refuser la régularisation car elle n'est pas possible au vu des règles d'urbanisme.