Qui est concerné par le C2P ?
Les salariés employés par des employeurs de droit privé et le personnel des personnes publiques (État, collectivité territoriale, établissement public,...) employé dans des conditions de droit privé peuvent acquérir des droits au titre du C2P.
Ils doivent remplir les 3 conditions suivantes :
Être affilié au régime général de la sécurité sociale ou à la MSA Avoir un contrat de travail d'au moins 1 mois
Être exposé à au moins 1 facteur de risque au-delà d'un certain seuil.
À noter
Les salariés qui bénéficient d'un
régime spécial de retraite ( SNCF , RATP , industries électriques et gazières notamment) n'acquièrent pas de droit au titre du C2P. Leur régime de retraite comporte un dispositif spécifique de reconnaissance et de compensation de l'exposition à certains risques.
Quels sont les facteurs de risques professionnels concernés par le C2P ?
Les 6 facteurs de risques à prendre en compte au titre du C2P sont les suivants :
Travail de nuit
Travail répétitif (impliquant l'exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte)
Travail en équipes successives alternantes
Travail effectué en milieu hyperbare
Températures extrêmes
Bruit.
L'exposition à ces facteurs de risques professionnels est prise en compte uniquement
au-dessus de certains seuils .
Ces seuils sont mesurés après l'application de mesures de protection collective (isolation sonore, engin de levage mécanique par exemple) et individuelle (casque de protection auditive par exemple) mises en place par l'employeur.
Connaître les seuils d'exposition aux risques professionnels déclenchant une acquisition de points au titre du C2P
Les facteurs de risques sont soit liés aux rythmes de travail, soit liés à un environnement physique agréssif.
Facteurs liés aux rythmes de travail
1 heure de travail entre minuit et 5 heures | 100 nuits/an |
Travail en équipe impliquant au minimum 1 heure de travail entre minuit et 5 heures | 30 nuits/an |
15 actions techniques ou plus pour un temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes ou 30 actions techniques ou plus par minute pour un temps de cycle supérieur à 30 secondes variable ou absent
| 900 heures/an |
Facteurs liés à un environnement physique agressif
1 200 hectopascals | 60 interventions ou travaux/an |
Température inférieure ou égale à 5° ou supérieure ou égale à 30° | 900 heures/an |
Exposition quotidienne à un bruit d'au moins 81 décibels pour une période de référence de 8 heures | 600 heures par an |
120 fois par an |
Comment le C2P est-il créé ?
Le C2P est
automatiquement ouvert lorsque l'employeur déclare l'exposition du salarié
à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels pris en compte, au delà des seuils fixés.Cette déclaration est effectuée via la
déclaration sociale nominative (DSN) pour le régime générale ou via la DSN ou
TESA+ pour le régime agricole.
Comment sont acquis les points dans le C2P ?
Les règles d'acquisition de points diffèrent selon que le salarié a été présent dans l'entreprise toute l' année civile ou non.
Chaque année, le salarié acquiert 4 points par facteur de risques auquel il est exposé.
Pour les salariés nés avant le mois de juillet 1956, les points sont doublés.
Exemple
Un salarié exposé à 3 facteurs de risques acquiert 12 points (4 points x 3 facteurs = 12 points).
Si le salarié est né
avant juillet 1956 , il acquiert 24 points.
Chaque période d'exposition de 3 mois à 1 ou plusieurs facteurs de risques professionnels donne lieu à l'attribution d'un nombre de points égal au nombre de facteurs de risques professionnels auxquels le salarié est exposé.
Exemple
Un salarié a travaillé dans l'entreprise du 1 er janvier au 30 juin et a été exposé à 3 facteurs de risques. Il fait l'acquisition de 6 points (2 périodes de 3 mois x 3 facteurs = 6 points).Les points acquis par le salarié sont reportés sur son compte 1 fois par an, à la suite de la déclaration de son employeur. Le C2P est ainsi alimenté tout au long de sa carrière.
Les points accumulés sur le compte restent acquis au salarié jusqu'à ce qu'il les utilise en totalité ou jusqu'à son départ à la retraite.
Comment utiliser les points de son C2P ?
Utilisation des points
Les points acquis par le salarié peuvent être utilisés pour 1 ou plusieurs des situations suivantes :
Départ en formation pour accéder à des postes qui sont non exposés ou moins exposés à des facteurs de risques professionnels
Bénéfice d'un temps partiel sans perte de salaire
Validation de trimestres de majoration de durée d'assurance vieillesse et permettant de partir plus tôt à la retraite
Financement d'un projet de reconversion professionnelle pour accéder à un emploi non exposé aux facteurs de risques professionnels (un bilan de compétence par exemple).
Les
20 premiers points du C2P sont
obligatoirement utilisés pour un départ en formation. Cette obligation ne s'applique pas lorsque les points sont utilisés pour le financement d'un projet de reconversion professionnelle.
Attention
En fonction de l'année de naissance du salarié, il existe des exceptions :
Si le salarié est né avant le 1 er janvier 1960, aucun point n'est réservé.Si le salarié est né entre le 1 er janvier 1960 et le 31 décembre 1962, seuls les 10 premiers points sont réservés à la formation.
Procédure d'utilisation des points
Les demandes d'utilisation des points du C2P se font sur internet. Le salarié doit se connecter sur son espace personnel :
Lorsque le salarié utilise les points de son C2P pour un
départ en formation , il peut également faire sa demande via son compte personnel de formation sur internet :
À noter
Les demandes peuvent également être faites par courrier, pour les utilisations suivantes :
Bénéfice d'un temps partiel sans perte de salaire (formulaire cerfa n°15512 )Validation de trimestres de majoration de durée d'assurance vieillesse et permettant de partir plus tôt à la retraite (formulaire cerfa n°15511 ).
Comment le salarié est-il informé du nombres de points de son C2P ?
Le salarié peut accéder, en ligne, à un relevé de points. Il peut connaître le nombre de points disponibles qu'il a acquis et consommés au cours de l' année civile précédente, le nombre total de points inscrits sur son compte ainsi que les utilisations possibles de ces points.
Chaque année, l'organisme gestionnaire au niveau local ( Carsat , Cramif , ou caisses régionales de la MSA ) informe les salariés concernés de la mise à jour du compte. Cette information se fait par voie électronique ou courrier simple.
Le salarié peut-il contester la déclaration effectuée par l'employeur concernant le C2P ?
Oui , le salarié peut contester les données déclarées par son employeur concernant son exposition. Il peut également contester l'absence de déclaration.Le salarié
doit adresser une demande à son employeur par tout moyen permettant de justifier de la date de cette demande (lettre ou courrier électronique recommandé, par exemple).
L'employeur a un délai de 2 mois pour répondre à la demande du salarié. Sans réponse de sa part durant ce délai, la demande du salarié est refusée.
La procédure de contestation varie en fonction de la réponse de l'employeur :
Attention
Le salarié ne peut pas saisir directement l'organisme gestionnaire au niveau local ( Carsat , Cramif , ou caisses régionales de la MSA ), il doit d'abord s'adresser à son employeur.Si l'employeur refuse de modifier la déclaration ou ne répond pas au salarié, celui-ci a 2 mois pour porter sa réclamation auprès de l'organisme gestionnaire au niveau local ( Carsat , Cramif , ou caisses régionales de la MSA ) .
Ce délai de 2 mois débute :
Soit après la notification de refus de l'employeurSoit en l'absence de réponse de celui-ci dans le délai de 2 mois, à la fin de ce délai.
Cet organisme a alors un délai de 6 mois pour instruire la demande du salarié (le délai est porté à 9 mois lorsqu'un contrôle en entreprise est nécessaire).
Il notifie au salarié sa décision.
Si la demande est acceptée, la déclaration est modifiée.
Si la demande est refusée, le salarié à 2 mois pour saisir le pôle social du tribunal judiciaire.
Ce délai de 2 mois débute :
Soit après la notification de refus de l'organisme gestionnaireSoit en l'absence de réponse de cet organisme dans le délai de 6 mois (ou 9 mois), à la fin de ce délai.