Qu'est-ce que le droit d'alerte et le droit de retrait pour un salarié ?
Le
droit d'alerte permet au salarié
d'alerter l'employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un
danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. Le salarié alerte également l'employeur de toute
défectuosité qu'il constate dans les
systèmes de protection. Le
droit de retrait permet au salarié de
refuser de prendre son poste de travail ou de le
quitter , sans avoir l'accord préalable de son employeur.
À noter
Le droit de retrait peut être exercé individuellement ou par un groupe de salariés, si chacun d'eux pense être menacé par un danger grave et imminent.
Dans quelles situations un salarié peut-il exercer son droit de retrait ?
Quand le salarié pense avoir un
motif raisonnable de croire à un
danger possible , il peut
exercer valablement son droit de retrait .Une
menace sérieuse pour la santé ou la sécurité du salarié doit exister et la situation doit se caractériser par l'
urgence à réagir. Le danger peut être
individuel ou collectif .
L'origine du danger peut être diverse, par exemple :
Véhicule ou équipement de travail défectueux et non conforme aux normes de sécurité
Absence d'équipements de protection collective ou individuelle
Processus de fabrication dangereux
Risque d'agression.
Attention
Le retrait du salarié ne doit toutefois pas entraîner une nouvelle situation de danger grave et imminent pour d'autres personnes.
Comment le salarié informe-t-il l'employeur de l'exercice du droit de retrait ?
Le salarié
informe l'employeur ou son responsable de l'exercice de son droit de retrait
par tout moyen .En fonction de l'urgence, l'information
peut d'abord être transmise oralement . Par la suite,
la remise d'un écrit à l'employeur est cependant préférable , même si cela n'est pas obligatoire.Par exemple, un
mail ,
un courrier en main propre contre signature ou en
lettre recommandée avec accusé de réception.Le salarié peut aussi informer les membres du CSE .
Le salarié peut-il être sanctionné s'il exerce son droit de retrait ?
Non , le salarié qui exerce son droit de retrait
de manière légitime ne peut pas être
sanctionné ou licencié par l'employeur
pour ce motif. Le salarié sanctionné ou licencié en raison de son droit de retrait
peut contester la décision de l'employeur en
saisissant le conseil des prud'hommes .
Pendant combien de temps le salarié peut-il exercer son droit de retrait ?
Dès qu'il est alerté par le salarié, l'employeur doit respecter son
obligation de protéger la santé et assurer la sécurité du salarié en
mettant rapidement fin à la situation de danger grave et imminent.Il doit prendre les mesures et donner les instructions nécessaires pour permettre aux salariés
d'arrêter leur activité et de se
mettre en sécurité en quittant
immédiatement le lieu de travail.Le salarié peut exercer son droit de retrait et interrompre son activité
jusqu'à ce que l'employeur ait mis en place les mesures de protection adaptées mettant fin à la situation dangereuse.
La durée du retrait peut varier selon la gravité et l'imminence du danger, mais également des mesures prises par l'employeur dès qu'il a connaissance de la situation.
Le salarié peut mettre fin à son droit de retrait et reprendre son travail
dès qu'il pense que tout danger est écarté. Attention
L'employeur ne peut pas demander au salarié de reprendre son activité dans une situation de travail présentant encore un danger grave et imminent.
Le salarié qui exerce son droit de retrait est-il payé par l'employeur ?
Oui , l'employeur doit
payer normalement le salarié pendant la période où il exerce son droit de retrait de manière légitime .
Attention
Lorsque les conditions du droit de retrait légitime ne sont pas réunies, l'employeur peut faire une retenue sur le salaire du salarié correspondant à son absence.En cas de litige avec son employeur, le salarié dont le salaire est réduit en raison de son droit de retrait
peut contester la décision de l'employeur en
saisissant le conseil des prud'hommes .