« Rosa Dolorosa » Caroline Dorka-Fenech
Elles étaient au nombre de douze. Douze méduses qui plongèrent parmi les bulles éclairées au néon dans l'aquarium. Leurs tentacules flottant comme des fourreaux de fantômes. Dans les rues serpentines du Vieux-Nice, Rosa déambule au bras de son fils, Lino. Ensemble ils rêvent de posséder un hôtel dans lequel un immense aquarium accueillerait des méduses. À peine dix-neuf ans d'écart, ils forment un duo inséparable. Jusqu'au jour où Lino est arrêté et emprisonné pour le meurtre d'un enfant. Pour Rosa, l'innocence de son fils est incontestable.
Dans un ballet d'images charnelles, poétiques, la mater dolorosa se lance dans une quête sublime et dévorante. Mais jusqu'où l'amour maternel peut-il conduire ?
« Noire Précieuse » Asya Djoulaït
Noire précieuse est l'histoire d'une relation tendre entre une jeune fille et sa mère, noires de peau, l'histoire des modes de communication qui circulent dans les rues de Paris, entre Château-d'Eau et le boulevard Saint-Germain.
La langue nouchi rencontre le "français des Blancs", qui pénètre aussi l'argot ivoirien. Noire précieuse est l'histoire d'une relation sensuelle comme une caresse, violente comme une identité imposée du dehors.
« Le Bernard l’ermite dans l’aquarium » Corine Dupuy
Deux voix de femmes, celle qui aima (Emma), et celle qui verra (Véra), dialoguent après une disparition, faisant place peu à peu à une troisième, pour inscrire sur la page la voie écrite de celui qui s'est absenté.
« Noces de Jasmin » Hella Feki.
Tunis. Janvier 2011. Mehdi tourne en rond dans sa cellule, qui pue la pisse, le sang, il n’a aucune idée de ce qu’il va devenir. La Cellule, elle, sait tout, elle a vu ce que les geôliers ont fait aux autres prisonniers. Elle murmure à l’oreille de Mehdi. Dehors, Essia, une jeune femme en poste à l’Institut français, s’inquiète de la disparition de Mehdi, son nouvel amour.
De son côté, le père d’Essia, Yacine, se rappelle l’indépendance. Quelque chose se passe en Tunisie.
Emmenée par une écriture puissante, évocatrice, sensuelle, un sens du détail rare, Hella Feki décrit la révolution de jasmin de l’intérieur, elle peint les trois semaines de l’onde de choc qui a bouleversé le destin de la Tunisie.
« La nuit nous serons semblables à nous-mêmes » Alain Giorgetti.
Adèm est allongé sur la plage, incapable de bouger. Pour quitter son pays, il a payé très cher sa traversée. Malheureusement, l'embarcation a fait naufrage. Où sont les autres ? Qu'est devenue sa soeur avec qui il se trouvait ? Attendant que le jour se lève et la venue peut-être des secours, il se souvient de toute son histoire. Enfance insouciante dans la montagne, ombres de la dictature, disparition de son père enlevé par la milice, de sa mère partie le rejoindre. Puis la fuite avec sa soeur, les camps, l'espoir têtu d'arriver de l'autre côté de la mer, là où il est permis d'espérer un futur.
Les souvenirs et les pensées d'Adèm se mêlent au rythme des vagues. Il s'accroche à sa mémoire afin de conjurer la nuit qui menace de l'engloutir. On ne sait pas d'où il vient, ni quelle langue il parle, ni comment s'appelle son pays, mais ses paroles nous emportent en un long poème faisant écho à tous les exils. Au nôtre ?
« La Cuillère » Dany Héricourt.
L'objet brillant est sagement posé sur la table de nuit. Seren devrait prêter attention à son père, étendu sous un drap rose. Sa mort vient de les surprendre tous, elle et ses frères, sa mère et ses grands-parents. Pourtant son regard est happé par la cuillère en argent ciselé, à son chevet. Celle-ci n'appartient pas à la vaisselle de l'hôtel que gère sa famille au Pays de Galles.
Avec La Cuillère, Dany Héricourt signe un premier roman singulier et réjouissant sur la fin de l'adolescence, la perte, le deuil, la naissance de la vocation artistique et les secrets de famille.
« Pour la beauté du geste » Marie Maher.
Retourner dans le village pour vendre la maison. Ça devrait être facile, elle ne l'a jamais aimée cette maison plantée au bord d'une voie ferrée. C'est la dernière chose à faire, les parents sont morts. L'un après l'autre. Elle n'y est jamais retournée depuis l'accident du père. L'accident qu'on avait classé sans suite, elle ne savait pas qu'on classait les accidents. Ça devrait être facile, elle a une vie maintenant. Revenir, vendre, accueillir tout ce qui pourra la faire tenir debout.
« Rendez-vous à Colombo » Sarah Malartre.
Juriste de trente ans, Nina s’occupe de réfugiés à Paris. Dans son bureau défilent Sohrab, Zied, Germude, Nour, et bien d’autres. Ils viennent de Syrie, du Congo, d’Afghanistan, d’Haïti, d’Ukraine et d’ailleurs... Ces hommes et ces femmes qui ont tout abandonné espèrent trouver asile en France. Nina aide chacun à raconter son histoire.
Mais il en faudrait peu, parfois, pour que tous ces destins brisés et leur cohorte de souffrances ne la submergent…Alors le jour où elle rompt avec son fiancé, et qu’au même moment elle apprend la maladie de son père, Nina vacille. Les blessures intimes ont-elles encore droit de cité face à la misère universelle ?
« Que sur toi se lamente le Tigre » Emilienne Malfatto
Dans l'Irak rural d'aujourd'hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l'interdit absolu: hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Le garçon meurt sous les bombes, la jeune fille est enceinte : son destin est scellé. Alors que la mécanique implacable s'ébranle, les membres de la famille se déploient en une ronde d'ombres muettes sous le regard tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien, porteur de la mémoire du pays et des hommes.
Inspirée par les réalités complexes de l'Irak qu'elle connait bien, Emilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l'autorité masculine et le code de l'honneur. Un premier roman fulgurant, à l'intensité d'une tragédie antique.
« Les silences de Rose » Patrick Martinez
C’est l’histoire de Rose, une jeune femme victime d’un viol et dont l’enfance est dévastée. Le récit avance avec une fausse tranquillité, un calme déniant la douleur. Avec sobriété et sensibilité, en utilisant la distance de la troisième personne, Patrick Martinez peint le tableau d’une « absence à soi-même », et pose la question du « comment vivre après ? » Un premier roman saisissant.
L'association vous donnera rendez-vous prochainement pour un « café à Lire » adapté aux exigences du moment.